2023

HypoRT Prostate

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Contexte

Le cancer de la prostate est fréquent chez les hommes, surtout après 50 ans, avec 59 800 nouveaux cas en 2018. L’âge, les antécédents familiaux, les mutations génétiques, une alimentation riche, l'obésité, l'exposition à certains produits chimiques, ou encore le tabagisme sont des facteurs de risques. La radiothérapie a une place majeure dans la prise en charge à visée curative de ces cancers à un stade localisé. De nouvelles techniques ont récemment permis l’émergence de schémas dits hypofractionnés. La radiothérapie hypofractionnée est une technique de traitement du cancer qui utilise des doses de radiation plus élevées par séance, mais avec un nombre total de séances réduit par rapport à la radiothérapie conventionnelle. Cette méthode vise à détruire les cellules cancéreuses tout en minimisant les dommages des tissus sains environnants. Néanmoins, la diffusion de ces traitements reste restreinte car elle peut être freinée par la crainte de la majoration des effets secondaires. L’appropriation de ces techniques complexes, en particulier pour la radiothérapie stéréotaxique permettant un hypofractionnement “extrême” en 5 séances, et le mode de remboursement actuel à la séance peuvent également être des freins à une diffusion large de ces innovations thérapeutiques.

 

Objectif 

Le projet HypoRT Prostate vise à évaluer l’efficacité et la sécurité des schémas de radiothérapie hypofractionnée, en comparaison aux schémas normofractionnés s’étalant sur de nombreuses semaines. Les porteurs du projet souhaitent décrire l’évolution dans le temps des schémas de radiothérapie hypofractionnés, rechercher les facteurs cliniques et radiologiques pré-thérapeutiques associés au pronostic d’une part, et à la toxicité d’autre part, dans le groupe des patients traités pour un cancer de la prostate par radiothérapie hypofractionnée. 

La confirmation des résultats des essais cliniques, en particulier l’absence de majoration de la toxicité par rapport aux schémas normofractionnés, pourrait permettre d’accélérer l’accès à ces innovations thérapeutiques. Le projet HypoRT Prostate vise une meilleure connaissance de la radiothérapie hypofractionnée avec pour objectif une diffusion plus rapide et une accessibilité de cette pratique au plus grand nombre. 

 

Méthodologie et caractère innovant

A ce jour, il n’existe aucun projet comparable en cours concernant le cancer de la prostate. Ce travail permettra pour la première fois de comparer les résultats de la radiothérapie hypo versus normofractionnée pour le traitement du cancer de la prostate, sur des données de vie réelle et à grande échelle. Ce projet nécessite de développer des algorithmes pour la structuration des données et leur intégration dans ConSoRe (moteur de recherche dédié à la cancérologie). Des méthodes de type “Natural Language Processing” (la compréhension par une machine du langage humain) seront également développées, en particulier pour la structuration des données de suivi à long terme. Ensuite, ces développements seront implémentés dans tous les centres utilisant ConSoRe. Enfin, un travail sur l’imagerie quantitative sera réalisé grâce à un outil d’extraction automatique des imageries. Cette méthodologie consiste à associer à l'analyse classique des images médicales une extraction de paramètres quantitatifs afin d'identifier des biomarqueurs non invasifs. La mise à disposition de l’outil d’extraction sera d’un grand intérêt pour la communauté au vu du caractère limitant de l’extraction manuelle. 

 

Le projet HypoRT Prostate a été sélectionné lors de la deuxième vague de l'appel à manifestation d'intérêt du programme UNIBASE porté par Unicancer, La Ligue contre le cancer et le Health Data Hub. Dans ce cadre, l’apport de Unicancer, de La Ligue contre le cancer et du Health Data Hub a consisté à fournir un accompagnement réglementaire, technique et financier. 

 

Résultats/livrables

L’objectif du projet est d’obtenir des résultats sur l’efficacité et de toxicité des schémas de radiothérapie du cancer de la prostate. Ces résultats comprennent : 

  • la description des populations et des fractionnements utilisés ; 
  • l’évaluation en situation de vie réelle de l’efficacité et la sécurité des schémas de radiothérapie modérément hypofractionnée et des schémas de radiothérapie extrêmement hypofractionnée, en termes de survie sans récidive, survie sans métastase, survie globale, toxicité sévère (digestive ou urinaire), en comparaison aux schémas normofractionnés ; 
  • la description de l’évolution temporelle des schémas de radiothérapie modérément et extrêmement hypofractionnés ; 
  • la recherche de facteurs cliniques et radiologiques pré-thérapeutiques associés au pronostic et à la toxicité.

 

Les résultats feront l’objet de publications et seront présentés dans des congrès scientifiques.

Chiffres clés

59 885
cas en France métropolitaine en 2018