INDIGO
Partenaires
- L’équipe « soins primaires » du CIC-Inserm1414 de Rennes est la seule équipe de recherche entièrement dédiée aux soins primaires parmi les CIC français.
- PELyon est un bureau d’études qui met à la disposition des acteurs de la santé son expérience et ses compétences dans l’exploitation de données en vie réelle.
Contexte
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie chronique fréquente ayant un impact médical et économique important. Elle se caractérise par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes, entraînant une gêne respiratoire. Sa prévalence, c'est-à-dire le nombre de cas de cette maladie par rapport à l’ensemble de la population, est en augmentation depuis une vingtaine d’années. En France, on estime que 7,5 % des plus de 40 ans seraient touchés par cette pathologie. En 2010, la BPCO représentait la troisième cause de mortalité dans le monde alors qu’elle n’était qu’au quatrième rang 20 ans auparavant.
Malgré la gravité de cette condition, on estime que 75 % des patients français atteints ne sont pas diagnostiqués et lorsqu’ils le sont, le diagnostic intervient trop souvent à un stade évolué de la maladie et donc trop tardivement. La prise en charge tardive de la BPCO entraîne un risque plus élevé de complications nécessitant une hospitalisation, ce qui engendre une altération importante de la qualité de vie des patients, ainsi qu’un important fardeau médico-économique.
La BPCO est reconnue en France comme une priorité des politiques de santé publique du fait de sa forte prévalence, du sous-diagnostic et de l’errance médicale qui lui sont associés, ainsi que de son impact médico-économique. Actuellement, le dépistage ciblé de la BPCO et son diagnostic en soins primaires représentent des enjeux majeurs. Les sociétés savantes françaises et internationales partent du postulat que la détection précoce de la BPCO permettrait de ralentir l’évolution de la maladie, d’éviter des épisodes d’aggravation des symptômes respiratoires et des hospitalisations associées, d’améliorer la prise en charge globale du patient (mode de vie, contrôle de facteurs de risque, traitements médicamenteux…). Cependant, ceci n’a pas encore été démontré avec un haut niveau de preuve méthodologique.
Objectif du projet
Le projet INDIGO est porté par le CIC Inserm 1414 - équipe de recherche en soins primaires de Rennes et PELyon. L’objectif principal du projet est de comparer les résultats cliniques et la consommation de soins ainsi que les coûts associés dans une cohorte de patients avec un diagnostic précoce de BPCO par rapport à une cohorte de patients avec un diagnostic tardif de BPCO. En effet, plusieurs études suggèrent que la prise en charge de la BPCO à un stade précoce pourrait avoir un effet positif sur les répercussions et l'évolution de la maladie. Cependant, très peu ont directement comparé l’impact d'un diagnostic précoce par rapport à un diagnostic tardif, et aucune en France. Le projet INDIGO permettra d’évaluer de quelle manière le moment de la pose du diagnostic affecte le parcours de soins et la morbi-mortalité des patients atteints de BPCO en France, en comparant les résultats cliniques et la consommation de soins.
Méthodologie et caractère innovant
Il n’existe pas de publications françaises évaluant avec un haut niveau de preuve les intérêts de la détection précoce de la BPCO. P4DP permet pour la première fois de chaîner les données issues des cabinets de médecine générale (où sont suivis la majorité des patients atteints de BPCO diagnostiqués à un stade de faible sévérité) avec les données de la base principale du Système National des Données de Santé (SNDS). Pour ce faire, les porteurs du projet utiliseront les données de la base P4DP. Le chaînage des données de médecine générale (P4DP) avec les données de la base principale du SNDS est l’une des rares opportunités de retracer l’intégralité du parcours ambulatoire et hospitalier des soins des patients atteints de BPCO.
Pour évaluer l'impact clinique du diagnostic précoce de la BPCO par rapport au diagnostic tardif, les porteurs de projets vont calculer le Number Needed to Treat (NNT). Le NNT permettra de quantifier le nombre de patients qui doivent être diagnostiqués précocement, comparativement à un diagnostic tardif pour :
- Eviter une hospitalisation liée à une exacerbation chez un patient ;
- Allonger significativement le délai médian de survie ;
- Réduire le nombre de comorbidités reconnues comme fortement associées à la BPCO, par exemple l’infarctus du myocarde et les cancers du poumon.
Le projet INDIGO a été lauréat de l’appel à projets P4DP. Dans ce cadre, l’apport du Health Data Hub a consisté à fournir un apport technique et réglementaire.
Résultat / Livrable attendu
L’étude apportera des données objectives visant à éclairer la politique nationale de santé publique : les nouveaux parcours de soins permettant une détection précoce de la BPCO seront promus et soutenus si leur impact clinique et médico-économique est démontré.
Les résultats de cette étude seront présentés dans des congrès académiques nationaux et internationaux, dans des revues scientifiques de premier plan, aux sociétés savantes concernées, et aux instances et tutelles (comme l’Assurance Maladie et la Haute autorité de santé), afin de guider l’action publique.