2023

SOMNIBRUIT

établissements & professionnels de santé
organismes de recherche
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Contexte 

 

Le sommeil  est un véritable sujet de santé publique. De sa qualité peut dépendre l’équilibre physiologique et psychologique d’une personne. Le sommeil dépend non seulement de l’hygiène de vie, de l’activité (travail, loisirs…) mais également de l’environnement physique de chacun, comme les ambiances lumineuses, sonores, et thermiques dans lequel la personne évolue. Une dette chronique de sommeil (dormir moins de six heures par 24 heures) peut être associée à un risque plus élevé de surpoids, d’obésité, de diabète de type 2, de maladie cardiovasculaire, de dépression ou encore d’anxiété. 

 

Or, entre l’attrait des écrans, le bruit des villes, le temps de travail (astreintes, horaires de nuit, etc.) et les trajets quotidiens, les Français dorment de moins en moins. En 2024, selon une étude de Santé publique France, un français sur trois dort moins de 6 heures par nuit, soit un temps de sommeil quotidien qui passe sous la barre des 7 heures, durée minimale recommandée pour une bonne récupération, d’après un rapport publié par l’équipe ViFaSom (Vigilance Fatigue SOMmeil). 

 

Objectif du projet

 

Le projet SOMNIBRUIT, porté par Bruitparif, est mis en œuvre en partenariat avec l’Observatoire régionale de Santé Ile-de-France (ORS) de l’Institut Paris Région, le Centre du Sommeil et de la Vigilance de l’Hôtel Dieu de l’Université Paris Cité et la Ville de Paris. 

SOMNIBRUIT vise à mieux connaître et à quantifier les effets du bruit environnemental, c’est-à-dire le bruit des transports routiers, ferrés et aériens mais aussi des activités récréatives nocturnes (bars, terrasses et autres activités noctambules). En effet, le bruit environnemental peut venir altérer le sommeil tant au moment de l’endormissement que durant la nuit où les transports ou activités récréatives peuvent réveiller les riverains.

Les partenaires du projet s'intéressent ainsi à l’impact du bruit sur le sommeil, en réalisant une étude au sein des 433 communes franciliennes. Il apparaît d’autant plus important de se mobiliser sur le sujet car l’évolution des comportements en lien avec l’adaptation au réchauffement climatique (augmentation de la présence des individus dans l’espace public en soirée et la nuit, nécessité de pouvoir dormir les fenêtres ouvertes lors des épisodes caniculaires) est susceptible de renforcer les enjeux liés au bruit sur le sommeil.

 

Méthodologie et caractère innovant 

 

Le sujet est original, il existe peu de littérature scientifique sur les liens entre consommation de médicaments liés aux troubles du sommeil et exposition au bruit environnemental. Les connaissances scientifiques en matière d’effets du bruit sur le sommeil reposent à ce jour essentiellement sur des études réalisées auprès de la population, soit en conditions contrôlées en laboratoire, soit par questionnaires. Qui plus est, les rares études réalisées se sont intéressées uniquement au bruit des transports sans tenir compte des sources de bruit générées par les activités récréatives nocturnes.

 

Ainsi,  cette étude écologique vise à mettre en relation la consommation de médicaments prescrits pour les troubles du sommeil à l’échelle communale (ou de l’arrondissement pour Paris) avec les statistiques d’exposition au bruit environnemental au sein des zones concernées. Il conviendra ensuite d’explorer les différences observées en fonction des sources de bruit étudiées (trafic routier, ferré, aérien ainsi que les activités récréatives nocturnes).

 

L’originalité et le caractère innovant du projet SOMNIBRUIT reposent aussi sur la prise en compte du bruit lié aux activités récréatives dans l’analyse des relations entre exposition au bruit et consommations de médicaments prescrits contre les troubles du sommeil, à travers la création d’un proxy (indicateur permettant d'évaluer l’exposition au bruit récréatif en l'absence de données ). Ce dernier sera construit à partir de données disponibles permettant de localiser les activités récréatives (débits de boissons, établissements festifs, terrasses permanentes ou estivales, zones de fortes activités nocturnes). Il sera testé sur le territoire parisien grâce aux données obtenues auprès de la Ville de Paris. 

Le projet se déroule sur une période de 18 mois et s’organise autour de plusieurs étapes :

  • définition des paramètres de l’étude (classes de médicaments, facteurs de confusion et population cible)
  • mobilisation des données environnementales (exposition au bruit des transports) et de santé (consommation médicamenteuse)
  • élaboration d’une méthodologie de prise en compte de l’exposition au bruit des activités récréatives (proxy)
  • production d’indicateurs d’exposition au bruit et un indicateur de santé basé sur les prescriptions de médicaments
  • traitements statistiques pour analyse des relations entre ces différents indicateurs, en distinguant les différentes sources du bruit.

Pour y arriver, SOMNIBRUIT mobilise des compétences variées : acousticiens, géomaticiens, statisticiens, épidémiologistes, cliniciens spécialistes des troubles du sommeil et acteurs territoriaux.

Le projet SOMNIBRUIT a été sélectionné lors de la première vague de l’appel à projets sur le croisement de données de santé et environnementales, porté conjointement par le Green Data for Health (CGDD) et le Health Data Hub. Dans ce cadre, l’apport du Health Data Hub a consisté à fournir un accompagnement réglementaire et financier. 

 

Résultats / livrables 

 

A terme, un rapport d’étude faisant état de l’analyse des risques de consommation de médicaments pour troubles du sommeil en lien avec l’exposition au bruit environnemental sera rendu. Des publications permettront de valoriser les résultats obtenus auprès de la communauté scientifique. En améliorant la compréhension de l’impact de l’exposition aux différentes sources de bruit sur le sommeil, cette étude permettra de prioriser les actions à mener pour diminuer les expositions au bruit nocturne de la population et les risques associés.

Chiffres clés

- de 6h
de sommeil pour un français sur trois