N° 27031406

Description clinique, épidémiologique et microbiologique de l'épidémie 2025 de Légionellose dans le secteur d'Albertville (LegAl)

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Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique

Finalité de l'étude

Recherche, étude, évaluation

Objectifs poursuivis

Compréhension des maladies

Domaines médicaux investigués

Maladies infectieuses
Biologie

Bénéfices attendus

La légionellose, ou maladie du légionnaire, est une pneumonie infectieuse provoquée par des bactéries du genre Legionella, principalement Legionella pneumophila. La transmission survient par inhalation d’aérosols contaminés émis par des installations hydrauliques ou de refroidissement, ce qui confère à cette infection un caractère environnemental et rend la maîtrise des sources de contamination un enjeu de santé publique majeur.
Cliniquement, la légionellose se présente typiquement comme une pneumonie aiguë sévère avec fièvre élevée, toux, dyspnée et fréquemment atteinte systémique (manifestations gastro-intestinale, neurologique, insuffisance rénale). L’incubation varie en général de 2 à 10 jours. Malgré l’existence d’outils diagnostiques rapides (test antigénique urinaire, PCR), la confirmation par culture et typage moléculaire reste nécessaire pour l’investigation épidémiologique. Le pronostic dépend fortement de facteurs hôtes (âge élevé, comorbidités) du contexte d’acquisition et du retard de prise en charge ; les séries rapportent des mortalités variant selon les populations et la période, avec des taux de létalité souvent observés entre ~5 % et >10 % dans certaines cohortes, et des taux plus élevés en milieu hospitalier ou en population très fragilisée.

Sur le plan épidémiologique, la grande majorité des cas en Europe et en France reste sporadique ou en petits agrégats, ce qui est attribuable à la nature des sources (installations hydrauliques localisées) et aux mesures réglementaires et d’entretien qui ont réduit la fréquence des grandes flambées. Néanmoins, des épidémies majeures ont été documentées et restent instructives pour la compréhension des déterminants de transmission et la prévention. L’épidémie de Murcia (Espagne, juillet 2001) a constitué un épisode massif avec plusieurs centaines de cas attribués à une source environnementale identifiée, fournissant des enseignements clés sur l’importance des émissions atmosphériques et de la dispersion aéroportée à grande échelle. De façon similaire, l’épidémie du Pas-de-Calais (France, novembre 2003–janvier 2004) a illustré la possibilité d’un foyer industriel (tours de refroidissement) à l’origine d’un cluster localement important et d’une mortalité élevée. Des épisodes plus récents en dehors de l'Europe (par ex. flambées urbaines aux États-Unis en 2015) ont mis en évidence des phénomènes de recrudescence locale, parfois liés à des installations multiples ou à une contamination endémique de l’environnement urbain. Ces épisodes montrent que, si la fréquence d’épidémies massives a diminué globalement en Europe au cours des dernières décennies grâce à la surveillance et aux politiques de contrôle, l’émergence ponctuelle de flambées importantes demeure possible lorsque coexistent un réservoir microbiologique favorable, des conditions environnementales propices à la production d’aérosols et des lacunes dans la maintenance ou la régulation des installations à risque.

L'intérêt public d’étudier une épidémie fulgurante est multiple : caractériser la virulence et le type moléculaire des souches impliquées (pour détecter des marqueurs de transmissibilité ou de virulence), définir les profils cliniques et biologiques corrélés à la gravité (pour guide diagnostique et thérapeutique), estimer la dynamique temporelle et spatiale de l’exposition (pour calibrer les modèles de dispersion). Une collecte clinique systématique, incluant données démographiques, comorbidités, sévérité, traitements et résultats microbiologiques est donc indispensable pour comprendre l’événement et améliorer la prévention future.

L’étude repose uniquement sur l’analyse de données collectées dans le dossier médical de patients ayant présenté/présentant un diagnostic de légionellose en Savoie en Septembre ou Octobre 2025.
Les données recueillies seront les caractéristiques démographiques et facteurs de risque (code identifiant non nominatif, mois et année de naissance, sexe, tabagisme, antécédents médicaux, poids), données cliniques (symptômes ressentis respiratoires et extra-respiratoires, fièvre), données biologiques (hématologie, biochimie), données d'imagerie, traitements reçus (antibiotiques, corticoïdes, oxygénothérapie, ventilation), parcours hospitalier (dates d’hospitalisation, réanimation, sortie, décès) et suivi à 1 mois (symptômes persistants, retour à l’état antérieur).

Données utilisées

Catégories de données utilisées

Informations relatives aux bénéficiaires de soins et de prestations médico-sociales
Informations relatives aux pathologies des personnes concernées
Informations relatives aux conditions sociales, environnementales, aux habitudes de vie et au contexte socio-économique des personnes concernées
Informations relatives à la prise en charge sanitaire, médico-sociale et financière associées à chaque bénéficiaire
Informations recueillies à l'occasion d'activités de prévention, de diagnostic, de soins ou de suivi social et médico-social

Source de données utilisées

Autre

Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)

Dossiers Médicaux

Appariement entre les sources de données mobilisées

  Non

Variables sensibles utilisées

Date de soins (JJ/MM/AAAA)
Année et mois de naissance
Date de décès (JJ/MM/AAAA)

Justification du recours à cette(ces) variable(s) sensible(s)

Les dates de soins permettront d'étudier la temporalité et la durée de prise en charge des patients diagnostiqués.
L'année et le mois de naissance permettront de calculer l'âge du patient lors de sa prise en charge, et permettront d'effectuer une analyse descriptive de la population étudiée.
Le statut vital et la date de décès le cas échéant, permettront d'étudier l'évolution de la maladie chez les patients diagnostiqués.

Recours au numéro d'identification des professionnels de santé

  Non

Plateforme utilisée pour l'analyse des données

Autre

Acteurs finançant et participant à l'étude

Responsable(s) de traitement

Type de responsable de traitement 1

Etablissement public de santé (dont fédération)

Responsable de traitement 1

Centre Hospitalier Métropole Savoie

Place Lucien Biset 73000 Chambéry 73000 Chambéry France

Localisation du responsable de traitement 1
  Dans l'UE
Représentant du responsable de traitement 1
Florent Chambaz, Directeur Général du Centre Hospitalier Métropole Savoie

Calendrier du projet

Date de début : 13/10/2025 – Date de fin : 13/01/2026 Durée de l'étude : 3
Etape 1 : Dépôt du projet
09/10/2025

Base légale pour accéder aux données

Encadrement réglementaire

Méthodologie de référence 004

Durée de conservation aux fins du projet (en années)

15

Existence d'une prise de décision automatisée

  Non

Fondement juridique

Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)

(1)(e) exécution d’une mission d’intérêt public

Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)

(2)(i) intérêt public dans le domaine de la santé publique

Transfert de données personnelles vers un pays hors UE

  Non

Droits des personnes

Information individuelle des patients et possibilité d'opposition, dans le respect de la MR004.
Un délai de 10 jours sera respecté entre l'envoi des courriers d'information et le recueil des données.

Délégué à la protection des données

Centre Hospitalier Métropole Savoie

Place Lucien Biset 73000 Chambéry 73000 Chambéry France

dpo@ch-metropole-savoie.fr