Description clinique, épidémiologique et microbiologique de l'épidémie 2025 de Légionellose dans le secteur d'Albertville (LegAl)
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
La légionellose, ou maladie du légionnaire, est une pneumonie infectieuse provoquée par des bactéries du genre Legionella, principalement Legionella pneumophila. La transmission survient par inhalation d’aérosols contaminés émis par des installations hydrauliques ou de refroidissement, ce qui confère à cette infection un caractère environnemental et rend la maîtrise des sources de contamination un enjeu de santé publique majeur.
Cliniquement, la légionellose se présente typiquement comme une pneumonie aiguë sévère avec fièvre élevée, toux, dyspnée et fréquemment atteinte systémique (manifestations gastro-intestinale, neurologique, insuffisance rénale). L’incubation varie en général de 2 à 10 jours. Malgré l’existence d’outils diagnostiques rapides (test antigénique urinaire, PCR), la confirmation par culture et typage moléculaire reste nécessaire pour l’investigation épidémiologique. Le pronostic dépend fortement de facteurs hôtes (âge élevé, comorbidités) du contexte d’acquisition et du retard de prise en charge ; les séries rapportent des mortalités variant selon les populations et la période, avec des taux de létalité souvent observés entre ~5 % et >10 % dans certaines cohortes, et des taux plus élevés en milieu hospitalier ou en population très fragilisée.
Sur le plan épidémiologique, la grande majorité des cas en Europe et en France reste sporadique ou en petits agrégats, ce qui est attribuable à la nature des sources (installations hydrauliques localisées) et aux mesures réglementaires et d’entretien qui ont réduit la fréquence des grandes flambées. Néanmoins, des épidémies majeures ont été documentées et restent instructives pour la compréhension des déterminants de transmission et la prévention. L’épidémie de Murcia (Espagne, juillet 2001) a constitué un épisode massif avec plusieurs centaines de cas attribués à une source environnementale identifiée, fournissant des enseignements clés sur l’importance des émissions atmosphériques et de la dispersion aéroportée à grande échelle. De façon similaire, l’épidémie du Pas-de-Calais (France, novembre 2003–janvier 2004) a illustré la possibilité d’un foyer industriel (tours de refroidissement) à l’origine d’un cluster localement important et d’une mortalité élevée. Des épisodes plus récents en dehors de l'Europe (par ex. flambées urbaines aux États-Unis en 2015) ont mis en évidence des phénomènes de recrudescence locale, parfois liés à des installations multiples ou à une contamination endémique de l’environnement urbain. Ces épisodes montrent que, si la fréquence d’épidémies massives a diminué globalement en Europe au cours des dernières décennies grâce à la surveillance et aux politiques de contrôle, l’émergence ponctuelle de flambées importantes demeure possible lorsque coexistent un réservoir microbiologique favorable, des conditions environnementales propices à la production d’aérosols et des lacunes dans la maintenance ou la régulation des installations à risque.
L'intérêt public d’étudier une épidémie fulgurante est multiple : caractériser la virulence et le type moléculaire des souches impliquées (pour détecter des marqueurs de transmissibilité ou de virulence), définir les profils cliniques et biologiques corrélés à la gravité (pour guide diagnostique et thérapeutique), estimer la dynamique temporelle et spatiale de l’exposition (pour calibrer les modèles de dispersion). Une collecte clinique systématique, incluant données démographiques, comorbidités, sévérité, traitements et résultats microbiologiques est donc indispensable pour comprendre l’événement et améliorer la prévention future.
L’étude repose uniquement sur l’analyse de données collectées dans le dossier médical de patients ayant présenté/présentant un diagnostic de légionellose en Savoie en Septembre ou Octobre 2025.
Les données recueillies seront les caractéristiques démographiques et facteurs de risque (code identifiant non nominatif, mois et année de naissance, sexe, tabagisme, antécédents médicaux, poids), données cliniques (symptômes ressentis respiratoires et extra-respiratoires, fièvre), données biologiques (hématologie, biochimie), données d'imagerie, traitements reçus (antibiotiques, corticoïdes, oxygénothérapie, ventilation), parcours hospitalier (dates d’hospitalisation, réanimation, sortie, décès) et suivi à 1 mois (symptômes persistants, retour à l’état antérieur).
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Variables sensibles utilisées
Justification du recours à cette(ces) variable(s) sensible(s)
Les dates de soins permettront d'étudier la temporalité et la durée de prise en charge des patients diagnostiqués.
L'année et le mois de naissance permettront de calculer l'âge du patient lors de sa prise en charge, et permettront d'effectuer une analyse descriptive de la population étudiée.
Le statut vital et la date de décès le cas échéant, permettront d'étudier l'évolution de la maladie chez les patients diagnostiqués.
Recours au numéro d'identification des professionnels de santé
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
15
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
Information individuelle des patients et possibilité d'opposition, dans le respect de la MR004.
Un délai de 10 jours sera respecté entre l'envoi des courriers d'information et le recueil des données.