Enquête par questionnaire de la pratique professionnelle des kinésithérapeutes libéraux exerçant en France : un dépistage des dysfonctions temporo-mandibulaires est-il réalisé chez les patients atteints de cervicalgies liées au phénomène du whiplash ?
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
1) Résumé de l'étude : contexte et justification
Le traumatisme cervical de type "coup du lapin" ou whiplash résulte d’un mouvement brutal d’accélération-décélération du cou, souvent causé par un choc arrière lors d’un accident de voiture. Il touche environ 75 000 personnes chaque année en France. Ce traumatisme provoque fréquemment des douleurs cervicales, parfois chroniques, même sans lésion visible. Il peut également entraîner des troubles associés, notamment des dysfonctions temporo-mandibulaires (DTM). Ces dernières se traduisent par des douleurs articulaires, des bruits à l’ouverture de la bouche et des troubles du mouvement mandibulaire.
Bien qu’il existe une forte prévalence et une gravité accrue des DTM chez les patients ayant subi un whiplash, les mécanismes physiopathologiques restent controversés, notamment sur leurs mécanismes physiopathologiques et leur délai d’apparition.
Sur le plan de la prise en charge, les recommandations actuelles de la Haute Autorité de Santé pour les cervicalgies ne prennent pas en compte l’articulation temporo-mandibulaire, à l’inverse des bilans DTM qui intègrent systématiquement l’évaluation cervicale. Cette asymétrie dans les recommandations pourrait conduire certains kinésithérapeutes à passer à côté d’une atteinte de l’ATM chez les patients post-whiplash. Par ailleurs, il n’existe pas de recommandations spécifiques pour les DTM secondaires à ce type de traumatisme.
Enfin, la formation initiale des kinésithérapeutes en rééducation maxillo-faciale est peu développée dans les dernières années du cursus, ce qui pose la question de l’intérêt de formations complémentaires spécifiques. Ainsi, l’absence de recommandations claires et de formation approfondie pourrait expliquer une certaine hésitation ou méconnaissance des professionnels dans la détection et la prise en charge des DTM après un traumatisme cervical, et donc à traiter ces pathologies.
2) Objectif de l'étude
L’objectif principal de ce travail est de dresser un état des lieux des connaissances et des pratiques actuelles des masseurs-kinésithérapeutes exerçant en cabinet libéral concernant les dysfonctions temporo-mandibulaires, dans le cadre de la prise en charge des patients souffrant de cervicalgies liées au phénomène de whiplash.
3) Méthodologie
3.1) Type d’étude
Mon mémoire s'inscrit dans le cadre de la recherche appliquée. La conception d'un questionnaire, destiné à répondre à la problématique de mon mémoire, s’inscrit dans la recherche primaire. L’étude menée est une étude observationnelle descriptive transversale. Cette Recherche N’Impliquant pas la Personne Humaine (RNIPH), cette étude fait partie des études « Hors lois Jardé » et est conforme à la méthodologie de référence MR-004 de la CNIL.
3.2) Population étudiée
Le questionnaire s’adresse aux masseurs-kinésithérapeutes libéraux travaillant en France, qu’ils soient formés ou non à la rééducation maxillo-faciale, et plus précisément à ceux ayant déjà pris en charge des patients atteints de cervicalgies liées au phénomène de whiplash.
3.3) Méthode et collecte de données
A partir des objectifs que nous avons défini, nous nous intéresserons plus précisément à la pratique des MK sur :
- L’évaluation clinique effectuée lors du bilan d’entrée, afin de savoir si un dépistage des DTM est réalisé ;
- La prise en charge du patient, pour déterminer si les MK prennent en charge ou réorientent le patient et/ou s’ils partagent son suivi, en cas de suspicion ou de détection d’une DTM.
Un questionnaire sera élaboré afin d’analyser ces points à partir de cinq hypothèses :
- Hypothèse n°1 : Les MK ont conscience du lien existant entre les cervicalgies post-whiplash et l’apparition de DTM, mais l’absence de recommandations dans la prise en charge de ces troubles associés laisse à penser qu’ils ont des difficultés à prendre en charge ces patients ;
- Hypothèse n°2 : La formation initiale pour devenir masseur-kinésithérapeute diplômé d’État (MKDE) ne permet pas aux MK d’avoir les compétences nécessaires pour détecter et prendre en charge les patients souffrant de DTM ;
- Hypothèse n°3 : Les masseurs-kinésithérapeutes formés à la rééducation maxillo-faciale (MKF) détectent plus facilement l’apparition de DTM chez des patients venant initialement pour des cervicalgies post-whiplash, que les masseurs-kinésithérapeutes non formés à la rééducation maxillo-faciale (MKNF) ;
- Hypothèse n°4 : Si une DTM est détectée, les MKNF préfèrent rediriger le patient vers un autre professionnel ;
- Hypothèse n°5 : Lors de leur bilan, les MKNF n’examinent pas ou peu l’ATM des patients venant pour la prise en charge d’une cervicalgie post-whiplash.
Ces hypothèses constitueront les critères de jugement principaux de ce questionnaire : les hypothèses 1, 2, 3 et 5 permettront d’analyser les évaluations cliniques réalisées par les masseurs-kinésithérapeutes lors du bilan d’entrée, et les hypothèses 1, 2 et 4 analyseront la suite de la prise en charge réalisée.
Ainsi, le questionnaire comportera les 3 thématiques suivantes :
- Le profil du MK : cette thématique vise à connaître le lieu d’exercice du MK et à savoir si son profil est représentatif de la population étudiée.
- La modalité de prise en charge : cette partie permet de renseigner sur le profil de prise en charge réalisée par le MK et les connaissances de celui-ci au sujet du whiplash et des DTM.
- Le parcours de formation initiale et complémentaire du MK.
Le questionnaire sera créé avec Framaforms.
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Autre(s) catégorie(s) de donnée(s) utilisée(s)
Information relatives au type de prise en charge réalisée par le kinésithérapeute (dépistage, traitement, et pratique clinique)
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Variables sensibles utilisées
Recours au numéro d'identification des professionnels de santé
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Type de responsable de traitement 2
Responsable de traitement 2
Localisation du responsable de traitement 2
Le responsable de traitement est également responsable de mise en oeuvre
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
2
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
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