« Évolution du fonctionnement psychopathologique des adolescents en protection de l'enfance face aux traumatismes»
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
Ce travail de thèse sera l’un des axes de travail du projet FHU-PEA promu par le CHU de ROUEN, coordonné par le CHU de ROUEN et financé par le GCS G4 : Facteurs de vulnérabilité/résilience et trajectoires développementales d’enfants et adolescents ayant vécu des situations d’adversité précoce et plus particulièrement du protocole EvolASE-PEA dont l’avis favorable du CPP a été obtenu en janvier 2022, l’autorisation de la CNIL a été obtenu en juin 2022.
Préciser le rationnel scientifique :
Une histoire infantile d’abus ou de négligence grave semble être un facteur majeur de risque de pathologies psychiatriques à l’âge adulte (Carr et al, 2013). Les tableaux cliniques des enfants et adolescents confiés à l’aide sociale à l’enfance sont tant du registre d’une désorganisation de l’attachement, que de celui d’une configuration traumatique complexe associant évènements traumatogènes, traumatismes relationnels précoces et dysrégulation émotionnelle, qui peuvent se compliquer/ s’associer à un syndrome de stress post traumatique et à un ensemble de pathologies psychiatriques (Bronsard, 2016). Lorsqu’un enfant ou un adolescent se trouve en situation d’adversité intense ou prolongée, l’environnement exerce sur lui une pression déstabilisatrice qui mobilise chez lui des mécanismes d’adaptation. Si ces mécanismes facilitent son adaptation à court-terme, ils peuvent menacer son homéostasie et devenir dysfonctionnels sur le long terme. Il en est ainsi de certains comportements (ex. conduites à risque, tentatives de suicide), de certains modes de fonctionnement (ex. impulsivité, troubles du comportement, hallucinations) ou de certains registres relationnels (modalités d’attachement, difficultéś de mentalisation). Ces manifestations sont doublement problématiques. D’une part, elles sont les précurseurs de troubles psychiatriques caractérisés quand elles deviennent l’unique modalité de réponse aux attentes de l’environnement. D’autre part, elles sont habituellement associées à un risque plus élevé de s’exposer à de nouvelles situations d’adversité et d’événements à potentialité traumatique.
Le travail de thèse consistera à évaluer, analyser et mieux repérer les mécanismes psychiques extrêmes que mettent en place les mineurs confiés à l’ASE (profils de fonctionnement psychologique), à la suite d’événements prolongés, répétés ou qui menacent de se répéter, afin de mieux identifier les marqueurs de vulnérabilité et de résilience, tant au niveau psychologique que cognitif (Terr, 1991). Ces traumatismes correspondent à ce qu’Herman (1992) désigne sous le nom de traumatisme « complexe » qui se manifestent dans un contexte d’abus et de violences successives. Se trouvant en situation d’adversité intense et prolongée, par négligence ou maltraitance active, l’enfant tente de s’adapter à un environnement inadéquat ou/et hostile, dans un processus de survie psychique, qui met en péril son développement dans toutes les différentes sphères (affectives, intellectuelles et sociales) d’une personnalité en construction.
Il en est ainsi pour le processus de mentalisation chez l’enfant placé à l’ASE. En 1997, Fonagy et Target définissent la mentalisation comme le processus développemental par lequel l’individu apprend à développer la capacité à interpréter, implicitement et explicitement, les comportements des autres ainsi que ses propres comportements en termes d’états mentaux (besoins, désirs, sentiments, croyances, buts et raisons). Une capacité adéquate à mentaliser permet à l’enfant de mieux comprendre les émotions, et de ce fait l’amène à pouvoir réguler correctement les impacts des traumatismes (Fonagy et al., 1995). Les comportements de la figure de soins, en réponse aux besoins de l’enfant, sont déterminants dans le type d’attachement qui se développe chez l’enfant, soit sécurisant ou insécurisant (Goldsmith & Alansky, 1987). Lorsqu’une figure de soins adopte des comportements de rejet, de négligence envers son enfant, celui-ci vit alors des expériences de stress extrêmes (Bonneville, 2010), faisant obstacle au développement d’un attachement sécurisant.
Allen et al (2006), Domont Archambault et Terradas (2015) ont suggéré que ces enfants organisaient leur pensée de manière prévalente sur des modes prémentalisants qui sont caractérisés par des distorsions cognitives, des interprétations erronées quant à leurs propres états mentaux ou ceux des autres, ce qui les rend plus vulnérables au stress et plus sensibles à l’anxiété. Vivant des blessures traumatiques issues de plusieurs sources et sur le mode du recouvrement, les enfants et adolescents accompagnés par les services de la Protection de l’Enfance limiteraient ainsi le développement de leurs capacités de mentalisation.
Préciser l’hypothèse du travail :
Nous émettons l’hypothèse que les adolescents confiés à l’Aide Sociale à L’Enfance présentent des mécanismes psycho-traumatiques prévalent, qui :
• Entravent le développement d’un attachement sécurisant et la mise en place des processus de mentalisation ;
• Peuvent être associés à des troubles psychiatriques
• Potentialisent le risque de s’exposer de manière répétitive à de nouvelles expériences adversives.
Préciser les objectifs :
- Décrire les prises en charge et le repérage des troubles de cette population protégée
- Proposer des pistes pour développer des interventions de préventions ciblées des troubles chez les adolescents
- Mieux évaluer les besoins en termes de santé mentale des adolescents pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance.
L’objectif principal du travail de thèse sera d’analyser les processus traumatiques consécutifs aux négligences et maltraitances, quant à leurs conséquences sur le développement et les aléas des modes d’attachement et de mentalisation, l’émergence de pathologies psychiatriques.
Population ciblée:
Les participants au protocole EvolASE-PEA correspondant aux critères d’inclusion et de non-inclusion du protocole MentaPEA, se verront proposer la recherche.
Les critères d’inclusion :
• L’étude concerne tous les adolescents de 12 à 16 ans confiés pour la première fois à temps plein (primo-arrivants) à l’Aide Sociale à l’Enfance.
• Ainsi que les adolescents confiés à l’ASE qui sont de nouvelle fois placé, avec un intervalle d’un an entre leur retour au domicile et le nouveau placement.
• Accord des parents/tuteurs et de l’adolescent pour participer à la recherche
• Adolescents ayant acceptés de participer à EvolASE-PEA à l’IDEFHI et accepter de participer à l’entretien Menta-PEA
Les critères de non-inclusion :
• Mineur et/ou titulaire(s) de l’exercice de l’autorité parentale ne comprenant pas le français
• Personne non affiliée à un régime de Sécurité Sociale
• Mineur non accompagné
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Variables sensibles utilisées
Justification du recours à cette(ces) variable(s) sensible(s)
nécessaire pour l'analyse de l'étude
Recours au numéro d'identification des professionnels de santé
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
20
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
Au sein du CHU de Rouen, les patients sont informés par voie d’affichage des thématiques de recherche dans les services, ces affiches renvoient vers d’autres informations sur le site web du CHU de Rouen :
• Note d’information « Connaitre vos droits > Vos données de santé »
• Information « Connaître vos droits > La recherche biomédicale » avec la mise en place du portail de transparence listant tous les projets en cours et à venir (actualisé tous les 3 mois)
Les patients sont informés individuellement via la remise d’un livret d’accueil ( actualisé annuellement) ou la mise à disposition d’une brochure sur l’information relative à la réutilisation de données à des fins de recherches et d’études dans les services.
Une information individuelle succincte (mention courte dite de premier niveau) est mentionnée sur les courriers de convocation, les comptes rendus médicaux et les SMS de rappel de convocation.
Pour ce projet, une note information individuelle est également disponible et mis à disposition des centres investigateurs, notamment en l’absence de dispositif tels que ceux cités ci-avant.
Une information collective et individuelle est ainsi mise en place
Le patient peut à tout moment s’opposer, sans avoir à justifier son refus, à l’intégration de ses
données dans EDSaN ou à la réutilisation des données de santé pour la recherche.
S’il est mineur, il peut à sa majorité revenir sur la décision prise par ses parents.
Pour exercer ses droits, il peut contacter le délégué à la protection des données (DPO) :
- via le formulaire en ligne pour exercer son droit d’opposition à la réutilisation des données : https://www.chu-rouen.fr/opposition-patient-recherche/
- par courriel à l’adresse : dpd@chu-rouen.fr
- par courrier : Délégué à la protection des données (DPO) - CHU de Rouen - Direction des Affaires juridiques - 1 rue de Germont - 76031 Rouen cedex