EXPOSITION AUX POLLUANTS ATMOSPHERIQUES PHOTO-OXYDANTS CHEZ LA FEMME ENCEINTE : APPROCHE INTEGRANT L’ESPACE DE VIE ET SA COMPOSITION PAYSAGERE

Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique

Finalité de l'étude

Objectifs poursuivis

Domaines médicaux investigués

Bénéfices attendus

L'exposition à la pollution atmosphérique est largement associée à des effets néfastes sur la santé, tels que la morbidité pulmonaire et cardiovasculaire ou des décès prématurés (Brunekreef et Holgate, 2002 ; Dockery et al., 1993). Certaines périodes de la vie présentent une plus grande vulnérabilité face à ces expositions. Les premiers temps de la vie et surtout la période prénatale sont particulièrement sensibles. L'exposition aux particules (PM), au dioxyde d'azote (NO2) ou à l'ozone (O3) pendant la grossesse a fait l'objet de nombreuses études et a été associée à des issues défavorables de la grossesse (Bekkar et al., 2020 ; Klepac et al., 2018 ; Stieb et al., 2012). En effet, des risques plus élevés de naissances prématurées et de troubles de la croissance fœtale (petit pour l'âge gestationnel, restriction de la croissance fœtale) ont été associés à l'exposition aux polluants atmosphériques (Fleisch et al., 2015 ; Guo et al., 2020 ; Klepac et al., 2018).
Cette exposition précoce est aussi associée à des effets à long terme pour l’enfant à naître (troubles neurologiques, hormonaux, respiratoires et cardiovasculaires) (Nyadanu et al., 2020; Rahimi et al., 2020). La naissance prématurée d’un enfant peut engendrer des impacts à long terme d’ordre physique, cognitif, comportemental et développemental (Chehade et al., 2018; McCormick et al., 2011; Saigal and Doyle, 2008). Les impacts sanitaires associés à l’exposition à la pollution atmosphérique durant la grossesse constitue donc un enjeu de santé publique.
Toutefois, l’exposition à cette pollution en air intérieur est peu évaluée. Or, nous passons la majeure partie de notre temps à l’intérieur de bâtiment, dont une partie conséquente dans nos logements. Les pratiques au sein du logement (habitudes de cuisine/cuisson, aération du logement, produits d’entretiens…) ainsi que le mode de déplacement sont autant d’éléments qui influencent l’exposition des individus à la pollution de l’air. Un effet bénéfique de la proximité de la résidence maternelle avec un espace vert sur le déroulement de la grossesse et le poids de naissance a également été montré (Agay-Shay et al., 2014 ; Dadvand et al., 2012). Ces paramètres relatifs aux modes de vie et habitudes sont rarement pris en compte dans des approches épidémiologiques pour des raisons de faisabilité.
L’objectif principal de cette étude est de quantifier l’exposition aux polluants atmosphériques chez la femme enceinte au cours de la grossesse, à l’intérieur et à l’extérieur du logement.
Cent femmes seront recrutées parmi les 1 500 femmes enceintes réalisant chaque année leur première consultation prénatale d'échographie à la maternité du CHU de Besançon.
les résultats attendus sont une meilleure connaissance de l’exposition à la pollution de l’air intérieur (O3, NO2, PM2.5, PM10) et au bruit des femmes enceintes durant leur grossesse et une meilleure évaluation de l’exposition des femmes enceintes à l’aide de mesures en air intérieur et de modèle de prédiction de la qualité de l’air extérieur.