N° 27261074

GUYABWASI

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Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique

Finalité de l'étude

Recherche, étude, évaluation

Objectifs poursuivis

Compréhension des maladies

Domaines médicaux investigués

Dermatologie, vénérologie

Bénéfices attendus

La lèpre est une maladie causée par les mycobactéries Mycobacterium leprae et M. lepromatosis, qui affecte la peau et le système nerveux périphérique, et peut causer de graves dommages si elle n'est pas traitée. La maladie est endémique en Guyane française. La Guyane, département français d'Amérique du Sud, bénéficie d'un système de santé universel et d'un niveau de développement supérieur à celui des pays voisins, et sa population est d'origine diverse. La dernière étude épidémiologique de la lèpre en Guyane entre 2015 et 2021 suggère une circulation active du bacille et un retard diagnostique important. Une évolution épidémiologique a également été constatée, avec une diminution des cas chez les Marrons et une augmentation significative chez les Brésiliens, notamment les orpailleurs clandestins. Environ 75 % des patients vivent dans des communes reculées, essentiellement le long du fleuve Maroni à la frontière du Suriname. La revue de littérature de Abdul Rahman et al. en 2022 a clairement mis en évidence l'interconnexion des divers effets de la lèpre sur la vie des personnes affectées. Cette revue a mis en lumière le lourd fardeau émotionnel de la lèpre vécu par les personnes affectées et leurs familles, par la nature persistante de la maladie, les incapacités physiques associées et la stigmatisation toujours présente, malgré un traitement efficace par polychimiothérapie.
La lèpre est l'une des maladies les plus stigmatisantes, mais cet aspect n'a jamais été étudié chez les patients de Guyane. En Guyane, la perception de la lèpre varie vraisemblablement selon les différentes communautés Businengue, Créole et Amérindienne avec des systèmes de croyances distincts. Dans toutes les communautés, la stigmatisation autour de la lèpre demeure probablement en partie à cause des séquelles physiques de la maladie, qui sont vues comme des signes d’impureté ou de transgression spirituelle. La peur de la contagion renforce probablement l’isolement, et les malades sont parfois rejetés par leurs proches ou cachent leur condition pour éviter la marginalisation. Cependant, si ces observations peuvent être déduites de l’expérience empirique de l’équipe du service de dermatologie, on ne retrouve quasiment pas d’information à ce sujet dans la littérature, en dehors de quelques ouvrages anthropologiques sur les représentations du corps et l’alimentation chez les Noirs-Marrons (Businengue) par Diane Vernon. Cette perception peut amener certains à se tourner d’abord vers des guérisseurs traditionnels et des rituels spirituels pour tenter de guérir la maladie, avant de chercher un traitement biomédical conventionnel.
Objectif principal : évaluer les connaissances, attitudes et pratiques, et le niveau de stigmatisation chez les patients atteints de lèpre en Guyane.
Objectifs secondaires :
• Évaluer les connaissances, attitudes et pratiques, et le niveau de discrimination autour de la lèpre dans les différentes communautés guyanaises, en particulier celle de la région de Mana
• Évaluer les connaissances, attitudes et pratiques autour de la lèpre, et le niveau de discrimination des patients hanseniens parmi les professionnels de santé

Données utilisées

Catégories de données utilisées

Informations relatives aux pathologies des personnes concernées
Informations relatives aux conditions sociales, environnementales, aux habitudes de vie et au contexte socio-économique des personnes concernées
Informations recueillies à l'occasion d'activités de prévention, de diagnostic, de soins ou de suivi social et médico-social

Source de données utilisées

Autre

Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)

Enquête(s)

Appariement entre les sources de données mobilisées

  Non

Variables sensibles utilisées

Commune de résidence de la personne étudiée

Justification du recours à cette(ces) variable(s) sensible(s)

Afin d'apprécier les différences en fonction du lieu de résidence

Recours au numéro d'identification des professionnels de santé

  Non

Plateforme utilisée pour l'analyse des données

Autre

Acteurs finançant et participant à l'étude

Responsable(s) de traitement

Type de responsable de traitement 1

Etablissement public de santé (dont fédération)

Responsable de traitement 1

CHU de Guyane

3 Avenue Alexis Blaise 97300 Cayenne 97306 Cayenne France

Localisation du responsable de traitement 1
  Dans l'UE
Représentant du responsable de traitement 1
CHU de Guyane

Calendrier du projet

Date de début : 01/04/2025 – Date de fin : 31/12/2025 Durée de l'étude : 6
Etape 1 : Dépôt du projet
20/10/2025

Base légale pour accéder aux données

Encadrement réglementaire

Méthodologie de référence 004

Durée de conservation aux fins du projet (en années)

15

Existence d'une prise de décision automatisée

  Non

Fondement juridique

Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)

(1)(e) exécution d’une mission d’intérêt public

Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)

(2)(i) intérêt public dans le domaine de la santé publique

Transfert de données personnelles vers un pays hors UE

  Non

Droits des personnes

Les inclusions seront menées sur les différents sites listés du CHU de Guyane.
Lors des missions dermatologiques, les personnes répondant aux critères d’inclusions seront contactées directement sur place, ou par téléphone, pour leur proposer de réaliser l’entretien.
L’investigateur propose au patient de participer à cette recherche et l’informe :
- de l’objectif,
- du traitement informatisé des données le concernant qui seront recueillies au cours de cette recherche et lui précise également ses droits d’accès, d’opposition et de rectification à ces données.
L’investigateur vérifie également les critères d’éligibilité. La note d’information écrite est remise au patient.
Si la personne est d'accord pour participer, elle donne oralement son accord et sa non-opposition est documentée dans son dossier médical. Le participant pourra, à tout moment, s’opposer à l’utilisation de ses données, dans le cadre de la recherche.
Les patients suivis en routine se verront proposer l’inclusion au décours de la consultation. Les patients guéris, et qui ne sont plus suivis, seront contactés par téléphone pour leur proposer de participer à la recherche.
Les questionnaires seront distribués aux professionnels de santé et aux patients consultants (autres que pour la lèpre) lors des missions de Dermatologie. Les professionnels de santé de chaque site, absents au moment de la mission dermatologique, seront contactés par téléphone pour proposer de leur envoyer les questionnaires sur leur messagerie électronique professionnelle. Si nécessaire, les consultants lors des missions dermatologiques (pour un autre motif que la lèpre) seront aidés par les médiateurs pour répondre aux questionnaires.
Les habitants des différentes communautés de la région de Mana seront contactés directement sur place ou par téléphone, pour leur proposer de réaliser l’entretien après avoir expliqué les objectifs de l’étude.

Délégué à la protection des données

CHU de Guyane

3 Avenue Alexis Blaise 97300 Cayenne 97306 Cayenne France

dpo@ch-cayenne.fr