Infections par le virus herpes simplex réfractaires ou résistantes à l’aciclovir chez les patients recevant une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques : une étude rétrospective nationale française (2010-2023) pour la Société Française de Greffe de Moelle et de Thérapie Cellulaire (SFGM-TC) – Étude VIRALLO
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
Intéret pour la santé publique:
Le virus herpes simplex (HSV) est l'un des principaux pathogènes responsable d’infection chez l’être humain. La séroprévalence mondiale du HSV-1 est estimée à 66,6 % parmi les 0-49 ans, et celle du HSV-2 à 13,2 % parmi les 15-49 ans. Chez les patients immunodéprimés, les infections par les HSV posent trois problématiques : une incidence plus élevée, une gravité plus importante et un surrisque d’émergence de souches résistantes aux analogues nucléosidiques (aciclovir et valaciclovir), utilisés en première intention pour le traitement des infections par les HSV.
Chez les patients recevant une greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH), les infections par les HSV sont la première cause d’infection virale en phase précoce de greffe, et la fréquence des infections réfractaires ou résistantes à l’aciclovir est la plus élevée. En cas de greffe allogénique de CSH notamment, la fréquence se situe autour de 15 %, mais peut aller jusqu’à plus de 35 % dans certaines études. De plus, l’évolution ces dernières années semble s’inscrire en forte augmentation. L’ensemble de ces études est toutefois marqué par des effectifs souvent très faibles, ce qui explique la grande variabilité des résultats.
L’intérêt de l’étude est tout d’abord de dresser un panorama épidémiologique de la résistance des HSV à l’aciclovir chez les patients allogreffés de CSH, qui représentent la population la plus à risque d’émergence de résistance.
L’intérêt clinique de l’étude est de pouvoir identifier les patients les plus à risque d’infection par HSV réfractaire ou résistante à l’aciclovir, qui pourraient avoir un pronostic général plus péjoratif que les autres, afin de proposer une prise en charge et une surveillance optimales.
Objectifs de l'étude:
• Objectif principal : évaluer la fréquence des infections par les HSV résistantes à l’aciclovir dans la population allogreffée de CSH sur la période 2010-2023 en France, et décrire l’évolution de cette fréquence sur cette même période.
• Objectifs secondaires
◦ Rechercher des facteurs de risque d’infection par les HSV résistante à l’aciclovir chez les patients allogreffés de CSH
◦ Identifier un éventuel impact de mauvais pronostic que pourrait avoir une infection par les HSV réfractaire à l’aciclovir chez les patients allogreffés de CSH
Population:
La population étudiée est sélectionnée parmi la base de données du CNR Herpèsvirus centralisée au laboratoire de virologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris.
Critères d’inclusion des cas « réfractaires » :
• Patients adultes âgés de 18 ans et plus
• Et ayant reçu une greffe allogénique de CSH sur le territoire français dans un centre de greffe affilié à la SFGM-TC
• Et pour qui une recherche de résistance à l’aciclovir a été effectuée après la greffe auprès de l’un des laboratoires de virologie réalisant cette recherche hors Lyon (Paris Pitié-Salpêtrière, Paris Saint-Louis, Limoges) entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2023 inclus
Critères d’inclusion des cas « résistants » :
• Patients adultes âgés de 18 ans et plus
• Et ayant reçu une greffe allogénique de CSH sur le territoire français dans un centre de greffe affilié à la SFGM-TC
• Et pour qui une recherche de résistance à l’aciclovir a été documentée après la greffe auprès de l’un des laboratoires de virologie réalisant cette recherche entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2023 inclus (laboratoires de Paris Pitié-Salpêtrière, Paris Saint-Louis, Limoges) ou entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2023 inclus (laboratoire de Lyon)
Critères d’inclusion des sujets contrôles :
• Patients adultes âgés de 18 ans et plus
• Ayant reçu une greffe allogénique de CSH sur la même période
• Appariés sur le sexe, l’âge et le centre de greffe, de manière à ne retenir que les centres où au moins une recherche de résistance de HSV à l’aciclovir a été demandée (afin d’éviter d’éventuels biais de sélection liés à une méconnaissance par le centre greffeur de l’existence de l’examen virologique)
• Chez qui aucune recherche de résistance n’a été demandée (donc n’ayant probablement pas eu d’infection par HSV a minima cliniquement réfractaire à l’aciclovir). Comme indiqué ci-dessus, l’analyse concernant les infections cliniquement réfractaires à l’aciclovir exclura les données issues du laboratoire de Lyon, car la recherche de résistance est réalisée de manière systématique, ne reflétant donc pas nécessairement un échec clinique du traitement par aciclovir.
Critères d’exclusion communs aux groupes :
• Les patients sous tutelle ou curatelle.
Elements de méthode:
Les données seront recueillies pour l’étude à partir de :
- La cohorte EBMT Registry (SFGM-TC) ;
- La base de données du CNR Herpèsvirus de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (cf. section 3.4).
Après fusion des deux bases de données, les données seront conservées sur un tableur Excel, protégé par un mot de passe robuste et seulement connu des intervenant dans la recherche, et dans lequel un numéro d’inclusion sera attribué à chaque patient, garantissant leur pseudonymat.
Seuls quatre laboratoires de virologie effectuent la recherche de résistance des HSV aux antiviraux en France : Paris Pitié-Salpêtrière (CNR Herpèsvirus, laboratoire associé) ; Paris Saint-Louis ; Limoges (CNR Herpèsvirus, laboratoire coordonnateur) ; Lyon. Le CNR Herpèsvirus de la Pitié-Salpêtrière est chargé dans sa mission de colliger systématiquement l’ensemble des résultats de toutes les recherches de résistance des HSV aux antiviraux.
Il s’agit d’une étude de cohorte observationnelle rétrospective. Elle comporte un volet descriptif et un volet analytique.
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Autre(s) catégorie(s) de donnée(s) utilisée(s)
Non applicable
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Source(s) de données appariées
- La cohorte EBMT Registry (SFGM-TC: société française de greffe de moelle et de thérapie cellulaire ) ;
- La base de données du CNR Herpèsvirus de l’hôpital Pitié-Salpêtrière
Type d'appariement
Variables sensibles utilisées
Justification du recours à cette(ces) variable(s) sensible(s)
Afin de croiser les deux bases de données, certaines données identifiantes seront envoyées via l’outil de partage sécurisé DISPOSE-APHP à la SFGM-TC pour fusionner les deux bases de données : deux premières lettres du prénom, deux premières lettres du nom, date de naissance (jour, mois et année), localisation du centre médical ayant demandé la recherche de résistance à l’aciclovir. Ces données ne seront pas recueillies dans la base de données de l'étude à analyser.
Recours au numéro d'identification des professionnels de santé
Justification de l'utilisation du numéro d'identification des professionnels de santé
Le promoteur demande à ce que les numéros d'identification des investigateurs (N°RPPS et CNOM) soient mentionnés sur les CV. C'est un moyen lui permettant de s'assurer d eleur qualification à mener la recherche.
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Responsable(s) de mise en oeuvre non cités comme responsable de traitement
Responsable de mise en oeuvre non cité comme responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
4
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
Concernant l’information des personnes, tous les patients recevant une allogreffe de CSH signent une autorisation d’utilisation de données pseudonymisées à des fins de recherche médicale rétrospective (cf. document annexe).
Toutes les études réalisées en partenariat avec la SFGM-TC font l’objet d’une information publique sur le site de la SFGM-TC (https://www.sfgm-tc.com/recherche/etudes-retrospectives2). Tout patient ne souhaitant pas participer à l’étude peut contacter directement la SFGM-TC pour empêcher l’utilisation de ses données de santé.
L’information individuelle des patients inclus dans la présente étude s’avère très difficilement réalisable :
(1) cette information nécessiterait que chaque praticien greffeur sur les différents centres français sur la période 2010-2023 informe chaque patient, nécessitant donc de déterminer, pour chaque patient inclus, le centre où la greffe a eu lieu, le médecin ayant été en charge du patient, et que ce dernier informe spécifiquement le patient concernant l’étude ;
(2) le taux de mortalité très élevé chez les allogreffés de CSH (environ 30 % de mortalité) ;
(3) plusieurs centaines de patients par année d’inclusion devraient être individuellement informés, ce qui rend la démarche très difficilement réalisable dans un temps compatible avec la recherche.
Comme prévu au sein de la base de données de l’EBMT Registry, tous les patients ont un droit d’accès, un droit de rectification, un droit d’effacement et un droit d’opposition. L’étude sera déclarée au Health Data Hub (HDH).
La base de données de l’EBMT Registry a été déclarée à la CNIL par la SFGM-TC le 23/10/2017 (numéro de déclaration 2093819 v 1). Toutes les études rétrospectives à partir de l’EBMT Registry sont réalisées sous la méthodologie de référence MR004, déclarée à la CNIL par la SFGM-TC le 28/09/2018 (numéro de déclaration 2207763 v 0). La base de données du CNR Herpèsvirus a été inscrite au registre des traitements de l’AP-HP en tant que base du soin sous le numéro 20240118123710.