SICKATMO - Impact des conditions météorologiques, des polluants atmosphériques et des allergènes polliniques sur l’incidence des crises vaso-occlusives drépanocytaires hospitalisées en France : étude sur bases de données nationales de santé.
Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique
Finalité de l'étude
Objectifs poursuivis
Domaines médicaux investigués
Bénéfices attendus
Intérêt pour la santé publique
Les bénéfices attendus de l’étude sont multiples :
- à court terme, les résultats pourraient permettre de détecter les facteurs environnementaux et les périodes les plus à risque d’hospitalisation pour CVO ;
- à moyen terme, les données pourraient permettre d’adapter les ressources hospitalières aux pics d’activité, et d’optimiser l’organisation des soins ;
- à long terme, le projet vise à soutenir la mise en place de mesures préventives ciblées et personnalisées, en collaboration avec les entreprises, la médecine du travail et les établissements scolaires (par exemple : télétravail, cours à domicile, limitation de certaines activités physiques lors des périodes identifiées comme à risque, mise à disposition de personnel supplémentaire ou de pièces de repos, programmes éducatifs, renforcement de l’activité d’associations spécialisées, etc.).
Objectifs poursuivis
L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’effet des conditions météorologiques (température, vent, humidité, précipitations, pression atmosphérique) sur l’incidence des hospitalisations pour CVO chez les patients atteints de drépanocytose en France (en considérant les génotypes majoritaires dans la BNDMR (99% des patients): SS, SC, S-bêta-thalassémiques).
Les objectifs secondaires sont les suivants :
● évaluer l’effet des polluants atmosphériques (particules PM10 et PM2.5, dioxyde d’azote, ozone, dioxyde de soufre) sur l’incidence des hospitalisations pour CVO ;
● évaluer l’effet des allergènes polliniques sur l’incidence des hospitalisations pour CVO
● évaluer l’association entre ces facteurs environnementaux et :
o (1) les passages aux urgences toutes causes ;
o (2) les hospitalisations toutes causes précédées ou non d’un passage aux urgences ;
o (3) la consommation de médicaments antalgiques et opioïdes en ville (évaluée par la délivrance en officine) ;
o (4) l’utilisation des traitements de fond de la drépanocytose (hydroxyurée et transfusions) ;
o (5) la survenue de complications de la maladie (syndrome thoracique aigu (STA), maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV, dont thrombophlébite et embolie pulmonaire (EP)), accident vasculaire cérébral (AVC), ostéonécrose aseptique (ONA), priapisme, ulcère cutané, cholécystite, épisodes de séquestration splénique) ;
o (6) les hospitalisations pour surdité et/ou vertiges ;
o (7) les hospitalisations pour infections virales ou bactériennes ;
o (8) les hospitalisations pour sepsis ;
o (9) les hospitalisations en psychiatrie ;
o (10) la mortalité toutes causes et en lien avec la maladie.
● développer un modèle prédictif du risque d’hospitalisation pour CVO intégrant les facteurs individuels (âge, génotype, etc.) et environnementaux.
Eléments de méthode
Une cohorte de patients drépanocytaires pris en charge en France (métropolitaine et DOM-TOM) entre 2018 et 2024 sera constituée à partir du croisement des données rétrospectives de la BNDMR, du SNDS et des données environnementales disponibles en libre accès.
Afin de répondre aux objectifs de cette étude 2 designs sont proposés.
Pour évaluer l’effet des conditions environnementales sur l’incidence des hospitalisations d’intérêts, un design case-crossover sera mis en place selon le schéma ci-dessous. Pour un même patient, les périodes d’exposition cas et témoin seront comparées. Ce design autocontrôlé permet de prendre le sujet comme son propre témoin et ainsi de contrôler les facteurs de confusion qui ne dépendent pas du temps (facteurs génétiques, de gravité, hémoglobine de base du patient par exemple). Des ajustements supplémentaires seront prévus pour les facteurs de confusion dépendants du temps comme la prise de traitement (hydroxyurée, transfusions), ou les épidémies virales hivernales notamment.
La période d’exposition cas considérée couvrira les 7 jours précédant la survenue du critère d’intérêt (i.e. CVO hospitalisée pour le critère principal) : de J-7 à J0 (J0 étant défini comme le jour de l’hospitalisation). Seuls les CVO espacées de plus de 3 mois seront conservées.
En analyse de sensibilité, la fenêtre temporelle pré-hospitalisation pour CVO pourra être élargie, et décomposée de J-15 à J0.
Les périodes d’expositions témoin seront définies comme des périodes de 7 jours précédant la période d’exposition cas et identiques aux jours de la semaine et à l’année calendaire de la période d’exposition cas pour s’affranchir de facteurs de confusion externes et de l’évolution de la sévérité de la maladie.
Afin de sélectionner, d’une part, les variables pertinentes liées à l’historique médical et aux caractéristiques des patients, et d’autre part, des critères environnementaux exogènes d’intérêt associés aux CVO (objectifs prédictifs), des modèles de machine learning seront utilisés pour modéliser la présence de CVO. Ces modèles seront réalisés en repérant des patients sans hospitalisation pour CVO, appareillés selon le génotype, l’âge et le traitement de fond sur la même période calendaire que les patients hospitalisés pour CVO. Plusieurs approches seront explorées, notamment les réseaux de neurones, les forêts aléatoires et le modèle CatBoost et permettront d’évaluer l’importance relative des différents facteurs sur la présence de CVO.
Population d'étude
La population d’étude sera constituée des patients atteints de syndrome drépanocytaire majeur (SDM, synonyme de « drépanocytose ») en France, identifiés à partir de la BNDMR. Ces patients, dont les données sont inscrites dans la BNDMR par les centres de références via l’application BAMARA, présentent un diagnostic confirmé de drépanocytose, avec un génotype précisé (codes ORPHA : 232 (génotype SS), 251365 (génotype SC), 251359 (génotype S-βthalassémie). Ceci permet d’éviter l’écueil du repérage par le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) ou le statut « affection de longue durée » (ALD) , pour lesquels le génotype n’est pas précisé. En effet, le repérage par le PSMI ou l’ALD a déjà montré qu’il inclut des patients sans syndrome drépanocytaire majeur, mais codés (à tort) comme tels car porteurs en réalité d’un trait drépanocytaire (génotype AS, non malades).
Données utilisées
Catégories de données utilisées
Autre(s) catégorie(s) de donnée(s) utilisée(s)
NA
Source de données utilisées
Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)
Appariement entre les sources de données mobilisées
Variables sensibles utilisées
Justification du recours à cette(ces) variable(s) sensible(s)
Les identifiants demandés (date de soin, date de décès, commune de résidence) sont essentiels pour l’appariement spatio-temporel :
• Date de soin : permet de définir précisément les fenêtres d’exposition aux facteurs environnementaux.
• Commune de résidence : utilisée pour apparier les données environnementales.
• Date de décès : nécessaire pour analyser la mortalité et éviter les biais de censure.
Recours au numéro d'identification des professionnels de santé
Plateforme utilisée pour l'analyse des données
Acteurs finançant et participant à l'étude
Responsable(s) de traitement
Type de responsable de traitement 1
Responsable de traitement 1
Localisation du responsable de traitement 1
Représentant du responsable de traitement 1
Responsable(s) de mise en oeuvre non cités comme responsable de traitement
Responsable de mise en oeuvre non cité comme responsable de traitement 1
Calendrier du projet
Base légale pour accéder aux données
Encadrement réglementaire
Durée de conservation aux fins du projet (en années)
3
Existence d'une prise de décision automatisée
Fondement juridique
Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)
Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)
Transfert de données personnelles vers un pays hors UE
Droits des personnes
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