N° 26870578

Survie et facteurs pronostiques des infections de prothèses vasculaires : étude multicentrique rétrospective de 2018 à 2024

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Objectif(s) de la recherche et intérêt pour la santé publique

Finalité de l'étude

Recherche, étude, évaluation

Objectifs poursuivis

Prise en charge des patients

Domaines médicaux investigués

Maladies infectieuses

Bénéfices attendus

Les prothèses vasculaires se distinguent par leur localisation (intra- ou extra-cavitaire) et leur nature (biologique ou synthétique). L’incidence des infections de prothèse vasculaire (IPV) est faible, variant de 0,2 à 5 % pour les prothèses intra-cavitaires, et autour de 6 % pour les prothèses extra-cavitaires. Ces infections graves sont associées à une mortalité élevée (24–75 % pour les IPV intra-cavitaires, 17 % pour les extra-cavitaires) ainsi qu’à une morbidité importante, notamment un risque d’amputation allant de 4 à 70 % selon les séries.
Depuis 2020, le diagnostic d’IPV repose sur les critères MAGIC, qui combinent des critères cliniques, biologiques et radiologiques. On distingue les IPV précoces, diagnostiquées dans les quatre premiers mois postopératoires, des IPV tardives, diagnostiquées au-delà. Le traitement associe une prise en charge chirurgicale dite « optimale » et une antibiothérapie adaptée, incluant un antibiotique actif contre le biofilm en cas de persistance du matériel vasculaire.
La chirurgie optimale correspond, en cas d’infection précoce, à un simple lavage, tandis que dans les infections tardives, elle implique l’ablation ou le remplacement de la prothèse. Pour les IPV extra-cavitaires, la nouvelle prothèse doit être placée en position extra-anatomique, dans un site sain et éloigné du foyer infectieux, afin de réduire le risque de récidive. En revanche, cette technique n’est pas recommandée pour les IPV intra-cavitaires, en raison des difficultés techniques et du risque élevé de complications postopératoires.
Les comorbidités fréquentes chez ces patients, notamment diabète, surpoids, artériopathie oblitérante des membres inférieurs, cardiopathies et insuffisance rénale, ainsi que l’âge, peuvent influencer la décision chirurgicale. Chez les patients multi-opérés, les possibilités de reprise chirurgicale, en particulier pour un changement extra-anatomique, peuvent être limitées pour des raisons techniques.
Dans ces situations, deux options sont possibles : une chirurgie conservatrice (lavage simple, débridement partiel) ou l’absence d’intervention chirurgicale, souvent dictée par un risque chirurgical ou anesthésique trop élevé. Cette prise en charge, qualifiée de « non optimale », est intuitivement associée à un pronostic plus défavorable. Toutefois, la littérature est discordante : certaines études rapportent une mortalité plus élevée avec un traitement conservateur, surtout pour les IPV intra-cavitaires, tandis que d’autres décrivent une évolution favorable dépendant de la sévérité initiale et de l’agent infectieux. Par ailleurs, certaines recherches montrent que la chirurgie conservatrice ne s’accompagne pas nécessairement d’un risque accru d’échec ou de rechute. Ces divergences s’expliquent en partie par la taille limitée des cohortes étudiées.
Enfin, les données concernant les facteurs prédictifs d’échec d’un traitement non optimal, notamment en ce qui concerne l’antibiothérapie (spectre, activité sur biofilm) et la stratégie chirurgicale, restent rares.
L’objectif de cette étude est d’évaluer le pronostic des patients atteints d’IPV notamment selon la stratégie chirurgicale appliquée (optimale ou non), et d’identifier les facteurs associés à la survie sans échec, au travers d’une étude multicentrique rétrospective.

2. Design de l’étude
Il s’agit d’une étude de cohorte multicentrique, rétrospective et observationnelle, couvrant la période du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2024.

3. Objectifs et critères d’évaluation
Objectif principal
Évaluer la survie sans échec des patients nouvellement diagnostiqués avec une infection de prothèse vasculaire, ainsi que les facteurs pronostiques associés.

Critère de jugement principal
Survie sans échec définie comme l’absence de persistance ou de rechute de l’infection, et sans mortalité liée à l’infection, à la date des dernières nouvelles disponibles.
• Persistance de l’infection : présence continue de signes cliniques, biologiques ou radiologiques d’infection à la fin théorique du traitement antibiotique.
• Rechute : réapparition des signes d’infection après l’arrêt des antibiotiques.

Objectifs secondaires :
Evaluer la survie sans échec à court terme (J30) et les facteurs associés.
Dans le sous-groupe des patients ayant bénéficié d’une stratégie chirurgicale non optimale, évaluer :
• La survie sans échec à court terme (J30) et les facteurs associés.
• La survie sans échec à long terme (date des dernières nouvelles) et les facteurs associés.

Critères de jugement secondaires
• Survie sans échec à court terme (J30), définie comme l’absence de persistance ou de rechute de l’infection, et sans mortalité liée à l’infection, dans les 30 jours suivant le diagnostic.
• Survie sans échec à court terme (J30) dans le sous-groupe des patients avec stratégie chirurgicale non optimale, selon la définition précédente.
• Survie sans échec à long terme dans ce même sous-groupe, évaluée à la date des dernières nouvelles disponibles, selon la même définition (absence de persistance ou rechute d’infection, et mortalité liée à l’infection).

4. Description de la population de l’étude
Critères d’inclusion
Patients majeurs hospitalisés dans un des centres investigateurs entre 2018 et 2024, avec un diagnostic d’infection de prothèse vasculaire.

Sélection des patients
Identification via le PMSI à partir des codes T826, T827 correspondant aux infections de prothèses vasculaires.

Critères de non inclusion
• Patients sous mesure de protection légale.
• Patients ayant exprimé une opposition au recueil des données.
• Patients dont le dossier médical est indisponible.
• Patients dont l’infection correspond à une rechute d’un épisode survenu avant la période d’inclusion.

Diagnostic confirmé après selon les critères MAGIC après évaluation du dossier :
Présence d’au moins un critère majeur et un critère majeur ou mineur d’une autre catégorie (clinique, biologique, radiologique).
• Critères biologiques
o Majeur :
- Microorganisme présent sur prothèse explantée
- Microorganisme présent sur prélèvement peropératoire
- Microorganisme présent sur prélèvement percutané (drainage radiologique d’une collection péri-prothétique)
o Mineur
- Hémoculture positive avec IPV comme cause la plus probable
- Marqueurs de l’inflammation élevé avec IPV comme cause la plus probable (CRP élevée, hyperleucocytose)
• Critères cliniques
o Majeur
- Pus péri-prothétique ou dans le sac anévrysmal constaté en peropératoire
- Désunion cicatrice avec exposition de la prothèse
- Fistule (aorto-digestive ou aorto-bronchique)
- Prothèse dans un site infecté (fistule, anévrysme mycotique ou pseudo anévrysme infecté)
o Mineur
- Signe d’inflammation en regard de la prothèse (érythème, œdème, chaleur locale, douleur, écoulement purulent
- Fièvre > 38 avec IPV comme cause la plus probable
• Critères radiologiques.
o Majeur
- Liquide péri-prothétique sur scanner plus de 3 mois après insertion
- Bulle d’air péri-prothétique sur scanner plus de 7 mois après insertion
- Majoration du volume des bulles d’air péri-prothétique sur plusieurs imageries consécutives
o Mineur
- Présence de liquide/bulle d’air/tissus enflammé péri-prothétique
- Majoration taille anévrysme
- Formation d’un pseudo-anévrysme
- Epaississent focal d’une paroi digestive
- Discite ou ostéomyélite
- Fixation suspecte sur TEP-FDG ou scintigraphie au leucocyte marquée

Données utilisées

Catégories de données utilisées

Informations relatives aux pathologies des personnes concernées
Informations recueillies à l'occasion d'activités de prévention, de diagnostic, de soins ou de suivi social et médico-social

Source de données utilisées

Autre

Autre(s) source(s) de donnée(s) mobilisée(s)

Base(s) médico-administrative(s)

Appariement entre les sources de données mobilisées

  Non

Variables sensibles utilisées

Année et mois de naissance
Date de soins (JJ/MM/AAAA)
Date de décès (JJ/MM/AAAA)

Justification du recours à cette(ces) variable(s) sensible(s)

Répondre à l'objectif principal de l'étude qui est d'évaluer la survie sans échec des patients avec infection de prothèse vasculaire.

Recours au numéro d'identification des professionnels de santé

  Non

Plateforme utilisée pour l'analyse des données

Autre

Acteurs finançant et participant à l'étude

Responsable(s) de traitement

Type de responsable de traitement 1

Etablissement public de santé (dont fédération)

Responsable de traitement 1

CHU Dijon Bourgogne

2 Boulevard Marechal de Lattre de Tassigny 21000 Dijon 21000 Dijon France

Localisation du responsable de traitement 1
  Dans l'UE
Représentant du responsable de traitement 1
Mr SERVEAUX Freddy - Directeur général

Calendrier du projet

Date de début : 02/11/2025 – Date de fin : 02/11/2026 Durée de l'étude : 12
Etape 1 : Dépôt du projet
02/10/2025

Base légale pour accéder aux données

Encadrement réglementaire

Méthodologie de référence 004

Destinataire(s) des données

Destinataire des données 1

CHU Dijon Bourgogne

2 Boulevard Marechal de Lattre de Tassigny 21000 Dijon 21000 Dijon France

Durée de conservation aux fins du projet (en années)

5

Existence d'une prise de décision automatisée

  Non

Fondement juridique

Article 6 du RGPD (Licéité du traitement)

(1)(e) exécution d’une mission d’intérêt public

Article 9 du RGPD (Exception permettant de traiter des données de santé)

(2)(i) intérêt public dans le domaine de la santé publique

Transfert de données personnelles vers un pays hors UE

  Non

Droits des personnes

Les droits des patients prévus aux articles 15 à 20 du RGPD (droit d’accès, rectification, effacement, limitation, droit à la portabilité) ainsi que les modalités d’exercice sont rappelés dans la lettre d’information.

Pour les patients vivants :
Une lettre d’information, précisant les objectifs et le déroulement de l’étude et rappelant les droits des patients est envoyée par voie postale. Un délai de réflexion de 30 jours est laissé au patient et sans opposition de sa part, les données pourront être colligées.

Pour les patients décédés :
Les données des personnes décédées ne sont pas considérées par le RGPD comme étant des données à caractère personnel et elles sortent dès lors de son champ. Avant toute inclusion d’un patient décédé dans l’étude, il conviendra néanmoins de vérifier dans son dossier médical que rien n’est écrit concernant une opposition à l’utilisation de ses données de santé.

Délégué à la protection des données

CHU Dijon Bourgogne

2 Boulevard Marechal de Lattre de Tassigny 21000 Dijon 21000 Dijon France

dpo@ght21-52.fr